Archives départementales d'Eure-et-Loir

François Jules VAUCEL (1888-1916)

Extrait de la fiche matricule de François Jules Vaucel, bureau de Dreux, 1908, Arch. dép d’Eure-et-Loir, 1 R 675.
Extrait de la fiche matricule de François Jules Vaucel, bureau de Dreux, 1908, Arch. dép d’Eure-et-Loir, 1 R 675.
Acte de mariage de François Jules Vaucel et Joséphine Eugénie Louise Landier, 22 novembre 1911, registre des mariages de la commune de Dreux. Arch. dép. d’Eure-et-Loir, 3 E 134/62.
Acte de mariage de François Jules Vaucel et Joséphine Eugénie Louise Landier, 22 novembre 1911, registre des mariages de la commune de Dreux. Arch. dép. d’Eure-et-Loir, 3 E 134/62.
Journal de Chartres, 7 juin 1916. Arch. dép. d’Eure-et-Loir, Per 9.
Journal de Chartres, 7 juin 1916. Arch. dép. d’Eure-et-Loir, Per 9.
Journal de Chartres, 7 juin 1916. Arch. dép. d’Eure-et-Loir, Per 9.
Journal de Chartres, 7 juin 1916. Arch. dép. d’Eure-et-Loir, Per 9.
Monument aux morts de la ville de Dreux, 9 Fi NC Dreux.
Monument aux morts de la ville de Dreux, 9 Fi NC Dreux.

François Jules Vaucel est né le 7 avril 1888 à Saint-Aignan-sur-Erre dans l’Orne. En 1898 sa mère, domestique âgée de 46 ans, décède. Quelques années plus tard, en mai 1905, son père, ouvrier en chaussures, décède à l’hôpital de Dreux.

En mars 1905 François Jules est condamné par le tribunal correctionnel de Dreux à trois mois de prison pour vol, l’année suivante à un mois de prison par le tribunal de Mortagne, également pour vol.

Il est recruté au bureau de Dreux en 1908, sous le numéro matricule 724. Il est alors domicilié à Vernouillet et exerce la profession d’ouvrier agricole.

Il incorpore le 6e régiment de hussards en octobre 1909 et est réformé temporairement en 1911 pour « imminence de tuberculose ».

Il obtient un certificat de bonne conduite. Il passe dans la réserve de l’armée active en 1911 et est reconnu apte au service auxiliaire en 1912.

Le 22 novembre 1911 il épouse à la mairie de Dreux une domestique de 29 ans, Joséphine Eugénie Louise Landier.

Il est rappelé à l’activité en 1915 et classé dans le service armé. Il est officiellement porté disparu le 11 janvier 1916, à Massiges. Mais au mois de juin suivant, il est arrêté par les gendarmes de Nogent-le-Roi, au Boullay-Thierry.

Le 10 janvier 1916, le 317e Régiment d’Infanterie se trouve à Maison-de-Champagne. Il subit les attaques des allemands qui projettent des liquides enflammés. Après 24 heures de combat, le caporal demande à deux soldats, dont Vaucel, de ravitailler le régiment en eau. Les deux soldats sont pris sous un bombardement et se séparent. Vaucel est alors porté disparu. En fait, il a été projeté dans la boue. Il marche, « étourdi », puis monte dans une voiture de ravitaillement qui se dirige vers Valmy. Là, Vaucel monte dans un train de permissionnaires et rentre à Dreux. Il cache ses effets militaires sous le hangar d’un bourrelier, rue Saint-Denis. Il travaille dans des fermes, dans l’Eure et l’Eure-et-Loir, jusqu’à son arrestation. Le 29 mai, deux gendarmes à la recherche de déserteurs et d’insoumis l’interpellent au Boullay-Thierry. Vaucel donne une fausse identité, affirme être en congé de convalescence et travailler dans une ferme où il propose de se rendre pour récupérer ses papiers ; il prend la fuite. Les gendarmes le rattrapent et le soldat révèle alors sa véritable identité : « Je me nomme Vaucel François Jules, âgé de 28 ans, maçon-puisatier (…). J’appartiens au 317e régiment d’infanterie ».

Vaucel est jugé le 26 juin 1916 par le conseil de guerre de la 8e division d’infanterie.

Lors de son procès son défenseur souligne que Vaucel n’est pas un déserteur mais que, à cause du bombardement, il « avait eu un véritable moment d’égarement, conséquence d’une violente commotion ». Par conséquent il « n’avait pas eu conscience de la gravité de sa faute ». Auparavant, il « avait, en toutes circonstances, accompli vaillamment et courageusement son devoir ».

Vaucel est déclaré coupable d’abandon de poste en présence de l’ennemi et de s’être soustrait au devoir militaire jusqu’à son arrestation. Il est condamné à mort. Le 4 juillet le recours en révision formé par Vaucel est examiné. Des témoignages lui sont favorables mais le commandant de la compagnie le considère comme un « soldat moyen au feu et au cantonnement, sa manière de servir était passable ». Le pourvoi est rejeté. Son recours en grâce est rejeté le 22 juillet. Vaucel est exécuté le 23, à Nixéville dans la Meuse.

Son acte de décès est transcrit dans le registre d’état civil de Dreux le 24 juillet. Son nom est inscrit sur le monument aux morts.

Sources :

Archives départementales d’Eure-et-Loir :

  • Registre matricule du bureau de Dreux, année 1908, matricule 724 (1 R 675)
  • Transcription de l’acte de décès de François Jules Vaucel dans le registre d’état-civil de Dreux, 19 janvier 1917. 3 E 134/65
  • Monument aux morts de Dreux, carte postale, 9 Fi NC Dreux
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