Archives départementales d'Eure-et-Loir

Chartres

En prévention des bombardements, les vitraux de la cathédrale de Chartres sont déposés dès 1939. La cathédrale est envahie de neige entrée par les fenêtres béantes pendant l'hiver 1944-1945.

Pour voir ces étonnantes photos de la cathédrale sous la neige, cliquez ici.

Entre les mois de septembre 1943 et d'août 1944, plus de quarante bombardements touchent la ville de Chartres. Durant l'intense bombardement du 26 mai 1944, une partie de l'Hôtel de ville et la bibliothèque municipale brûlent.

Sur cette photographie datée du 6 août 1944 figure le viaduc des Trois Ponts qui enjambe l'Eure. Les deux voies ferroviaires qui l'empruntent relient Étampes et Orléans à Chartres. Entre le 14 juin et le 9 août 1944, l'ouvrage essuie huit attaques aériennes. Le 15 juin, le viaduc est mis hors d'usage pour la première fois, le tablier sectionné. Les équipes de pontonniers allemands ne parviennent à rétablir le trafic ferroviaire qu'au bout de cinq semaines de travaux. L'aviation américaine reprend les bombardements les 25, 29 et 31 juillet, sans succès. De nouvelles tentatives ont lieu le 1er et le 3 août sans plus de réussite. Cette photographie témoigne de l'acharnement des bombardiers sur le viaduc qui est finalement détruit le 9 août.

Les bombardements du carrefour des Trois Ponts occasionnent bien d'autres sinistres. Le 14 juin, on dénombre onze victimes gisant dans les décombres de la rue des Perriers et de la rue des Réservoirs (cratères visibles sur la photo). La station d'épuration et de pompage des eaux de la compagnie L'Ozone (site de l'actuelle station de pompage) est désormais inutilisable. Les canalisations sont coupées autour de l'usine les 21 et 22 juin. Une usine provisoire fournit de l'eau grâce au rétablissement du courant électrique le 14 juillet mais les bombardements de juillet et août provoquent de nouvelles destructions et obstruent le canal de prise d'eau. Pour la population du quartier, la distribution d'eau se fait provisoirement au moyen de citernes mobiles. Les quantités mises à disposition des habitants par la municipalité ne couvrent pas tous les besoins et il faut bien souvent allonger le pas jusqu'à un puits ou une fontaine. La distribution de l'eau courante dans les foyers ne reprend réellement qu'au 1er septembre. Avec près de 150 points d'impacts, c'est environ 2000 mètres de canalisations de tous diamètres qu'il a fallu remplacer pour assurer le retour au bon fonctionnement de l'usine.

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