Archives départementales d'Eure-et-Loir

Photographie du camp de Voves, vers 1942-1944

Photographie du camp de Voves, vers 1942-1944

FR AD 28 / 106 W 2

Photographie noir et blanc, 12 x 9 cm

 

Le camp de Voves

Le camp de Voves, aménagé en 1939 pour accueillir un centre d'instruction de la DCA, est utilisé en 1940 et 1941 par l'armée allemande pour le regroupement de prisonniers de guerre français.

A la fin de 1941, les autorités françaises cherchent à déplacer le camp d'Aincourt, dans l'actuel département du Val-d'Oise, où sont internés depuis octobre 1940 des militants communistes de la région parisienne.

C'est dans ce but que l'armée d'occupation accepte de restituer à l'administration française le camp de Voves. Le 5 janvier 1942, un premier groupe d'internés arrive d'Aincourt à Voves pour remettre les lieux en état.

Durant les mois d'avril et de mai suivants, des arrivées massives marquent le début du fonctionnement réel du camp. Les premiers internés viennent non seulement du camp d'Aincourt mais aussi de ceux de Gaillon, dans l'Eure, et de Châteaubriant, en Loire-Atlantique. D'autres transferts suivront, notamment en provenance des camps de Rouillé, dans la Vienne, d'Ecrouves, en Meurthe-et-Moselle, et de Pithiviers, dans le Loiret.

La grande majorité des internés est constituée de "politiques", principalement des militants communistes, mais quelques-uns sont, pour reprendre le vocabulaire de l'époque, des "indésirables", essentiellement des étrangers, et des "droit commun", trafiquants du marché noir ou repris de justice.

L'histoire du camp est marquée par l'importance du rôle joué par la direction politique communiste, bien sûr clandestine. Dans le but de former des cadres politiques et militaires pour la Résistance, elle crée une véritable université et organise des représentations théâtrales et des compétitions sportives. De façon plus dramatique, les prélèvements d'otages et les transferts d'internés vers les camps de concentration d'Auschwitz et de Mauthausen ainsi que plusieurs évasions spectaculaires ont également marqué l'histoire ce camp.

Dans la nuit du 5 au 6 mai 1944, quarante-deux internés s'évadent par un tunnel de cent quarante-huit mètres de long, creusé à partir de la baraque des douches et qui descend à deux mètres de profondeur pour passer sous la clôture du camp. Un détachement de SS prend alors le contrôle du camp et, le 9 mai, la totalité des internés est transférée à Compiègne, puis, quelques semaines plus tard, dans le camp de concentration de Neuengamme, près de Hambourg.

Il n'y aura que peu de survivants…

D'août 1944 à 1947, le camp est à nouveau utilisé, cette fois pour accueillir des prisonniers de guerre allemands.

 

Le camp aujourd'hui

Le site du camp est aujourd'hui un lieu de mémoire, entretenu par un Comité du souvenir.

Il regroupe une baraque musée, un Mémorial, un wagon du type de ceux ayant servi à la déportation des internés, divers souvenirs du camp et un arboretum.

 

Pour en savoir plus...

Sur le camp de Voves

Les archives du camp de Voves sont conservées aux Archives départementales d'Eure-et-Loir.

Elles sont principalement constituées de documents relatifs à l'organisation du camp, y compris les travaux d'aménagement des bâtiments, de rapports du directeur au Préfet, de registres, listes, fichiers et dossiers individuels des internés et de dossiers relatifs à la gestion du personnel.

Ces archives sont aujourd'hui librement communicables aux chercheurs, à l'exception des dossiers de personnel.

 

Sur la Résistance

Nous vous invitons à découvrir le site du Musée de la Résistance nationale, réseau de musées présents dans toute la France et fédérés au sein d'une association nationale ayant son siège au musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne.

 

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