La guerre-éclair en Eure-et-Loir

Le département ne fut pas épargné par les combats et dut lui aussi éprouver la stratégie du rouleau compresseur allemand en subissant tout d’abord de violents bombardements qui le balayèrent du nord au sud. Si les bases aériennes de Châteaudun et Chartres furent les premières touchées dès les 12 et 19 mai 1940, les bombardements s’intensifièrent à compter du 13 juin, hors cas de Chartres qui fut bombardée à intervalles réguliers à compter du 3 juin, et de Dreux les 9 et 10 juin. Les villes d’Epernon, Maintenon, Châteauneuf-en-Thymerais, Illiers, Bonneval, Nogent-le-Rotrou, Lucé, Toury, Brou, Arrou, entre autres, subirent des bombardements entre le 13 et le 16 juin, témoignant du pilonnage systématique du terrain réalisé par l’aviation ennemie. Près de 600 civils périrent lors de ces bombardements meurtriers, qui causèrent également d’importants dégâts matériels.
Les troupes allemandes, motorisées en premier, suivies des soldats à pied, entrèrent en Eure-et-Loir le 14 juin, donnant lieu à plusieurs combats au cours desquels les troupes coloniales (tirailleurs tunisiens et sénégalais notamment) jouèrent un rôle déterminant, comme à Houville-la-Branche, Rouvray-Saint-Denis (16 juin), Senonches ou dans les environs de Châteauneuf-en-Thymerais. Sans commandement, sans renfort, sans coordination, en pleine déroute, ces soldats ne purent tenir tête aux Allemands ni contrer leur avancée vers le sud et on estime que 550 d’entre eux périrent lors de ces journées de juin.

Légende des illustrations :

• Destructions à Chartres après le bombardement du 3 juin 1940. – Arch. dép. Eure-et-Loir, 47 J 139 et 141 (fonds J.-J. François). 
• Voies de chemin de fer tordues par les bombardements des 9 et 10 juin 1940 à Dreux. – Arch. dép. Eure-et-Loir, 47 J 149 (fonds J.-J. François). 
• Bombardement à Illiers-Combray, 15 juin 1940. – Arch. dép. Eure-et-Loir, 47 J 160 (fonds J.-J. François). 
• Troupes coloniales, 1940. – Arch. dép. Eure-et-Loir, 47 J 91 (fonds J.-J. François). 
• Le cimetière militaire d’Houville-la-Branche, s.d. – Arch. dép. Eure-et-Loir, 47 J 159 (fonds J.-J. François).