Archives départementales d'Eure-et-Loir

La guerre-éclair vécue par les Euréliens

Que perçurent les Euréliens des événements tragiques qui se déroulaient sur leur sol ? L’exode fut le premier élément tangible de la situation de crise que traversait le pays : depuis mai 1940, des convois de personnes fuyant depuis le nord de la France devant l’avancée allemande traversaient le département, véhiculant de nombreuses rumeurs et contribuant au climat de terreur. A pied, en voiture, à bicyclette, ils constituaient une cible facile pour l’aviation allemande qui n’hésitait pas à effectuer des mitraillages le long des routes. Les réfugiés faisaient étape dans les villes et villages et constituaient autant de personnes à nourrir et héberger, qui se livrèrent souvent au pillage des commerces et des maisons désertés. Par mimétisme, beaucoup d’Euréliens choisirent de quitter leurs maisons et vinrent grossir le flot des réfugiés dans une vaine tentative pour traverser la Loire. La plupart refirent le chemin en sens inverse dès l’arrêt des combats et regagnèrent leur logis fin juin. 

Les populations d’Eure-et-Loir vécurent aussi la peur des bombardements qui ne touchèrent pas que les bâtiments militaires. A Chartres, les quartiers du Grand-Faubourg, de la poste ou de l’Hôtel-Dieu furent très touchés, tout comme à Bonneval, où une trentaine de personnes périrent dans les bombardements des 14 et 15 juin. De même, ils assistèrent au repli des troupes françaises et belges, furent témoins de leur mauvais comportement (pillages, dégradations) ou de leurs actions improvisées de mise en défense des villages avant, enfin, de voir passer les troupes allemandes. Juin 1940 fut ainsi vécu au jour le jour, voire heure par heure, par des Euréliens dont tous les repères avaient disparu. 

Légende des illustrations :

  • Réfugiés traversant Bonneval, juin 1940. – Arch. dép. Eure-et-Loir, 5 Num 46 5 (fonds Association des Amis de Bonneval). 
  • Famille bonnevalaise sur le départ, juin 1940. – Arch. dép. Eure-et-Loir, 5 Num 46 5 (fonds Association des Amis de Bonneval). 
  • Destructions à Bonneval suite aux bombardements des 13-15 juin 1940. – Arch. dép. Eure-et-Loir, 5 Num 46 6 (fonds Association des Amis de Bonneval). 
  • Barricades improvisées par l’armée française pour défendre les villages, 1940. – Arch. dép. Eure-et-Loir, 47 J 130 (fonds J.-J. François). 
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