Archives départementales d'Eure-et-Loir

32 Fi : fonds photographique Robert Laillet

Robert Laillet naît à Chartres, le 28 février 1881. Issu d'une famille de commerçants, il pratique lui aussi ce métier. Devenu prospère dans ce domaine, il ouvrira deux boutiques à Chartres, une rue Delacroix et l'autre au 10 cloître Notre-Dame, nommée "A l'Âne qui veille". Ses activités sont extrêmement variées : cartes postales illustrées, encadrements, gravures, restauration de vieilles peintures, typographie, lithographie, imprimerie, cartes de visite, papiers peints, marchand de couleurs, maroquinerie fine, moulage de statues célèbres, fournitures de bureau et bien sûr appareils et fournitures pour la photographie. 

La photographie est au centre de la vie de Robert Laillet. Pendant la guerre, affecté au service auxiliaire de l'armée active et commis au Service du ravitaillement départemental de la ville de Chartres, il réalise déjà un certain nombre de clichés, comme ceux de boulangers militaires ou de malades et aides-soignants dans un hôpital chartrain : peut-être le dispensaire franco-américain ou un autre établissement régi par des religieuses ? Après la guerre, il retourne à ses activités et développe notamment celle d'éditeur de carte postale, son activité photographique augmente alors et dans le même temps, la nature de ses clichés se diversifie : portraits, paysages, monuments, objets… Mais cela ne semble pas lui suffire car parralèlement il occupe ses loisirs à photographier sa famille et ses proches notamment dans sa belle propriété de Luisant. 

En effet, Robert Laillet entretient aussi des liens étroits avec les artistes et érudits du pays chartrain : peintres (Pierre Vaillant, Jean Villette, Henri Villain), écrivains (Jean Villette) ou maîtres-verriers (Gabriel Loire). Il les côtoie fréquemment et réalise de nombreux clichés de leurs œuvres. Il est également en relation avec des notables tels que Maurice Jusselin, archiviste départemental, ou des hommes politiques, comme son ami Marcel Poimbœuf, député des Vosges

L'œuvre de Robert Laillet s'achève après la seconde guerre mondiale. La famille vient de vivre deux terribles drames : Françoise, est tuée avec ses deux filles, Marie-France et Martine, lors du bombardement de leur maison à Caen, le 6 juin 1944. A la suite de cette douloureuse épreuve, Yves Laillet, second fils, est emporté par la maladie, à Illiers-Combray, le 19 août 1944. Dès lors, Robert Laillet semble cesser toute activité photographique. atteint de myopie sévère qui lui interdit la photographie, abattu et affaibli, il décède en 1953.

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